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Le musée Gallo-Romain

Le Musée de la civilisation gallo-romaine étonne le visiteur par son architecture d’avant-garde et ses expositions soigneusement choisies, vous incitant à découvrir davantage ce que les ancêtres romains, gaulois et celtes de Lyon ont fait.

musee gallo-romain Lyon

Le musée qui n’a pas été construit en un jour

Face au soleil levant et aux Alpes, bien au-dessus du confluent du Rhône et de la Saône, le Musée de la civilisation gallo-romaine retrace cinq siècles d’histoire de la ville sous Rome lorsque Lyon était connue comme l’éblouissante capitale Lugdunum. Creusé au cœur de la colline de Fourvière, dans le 5e arrondissement de Lyon, avec ses deux immenses fenêtres donnant sur l’Amphithéâtre et l’Odéon voisins, le Musée gallo-romain de Lyon s’apparente à un sous-marin, qui s’apprête à parcourir les sous-bois et les vestiges de cette ancienne civilisation. Montez à bord et laissez-vous subtilement séduire par les mosaïques polychromes, le sarcophage du triomphe de Bacchus, l’unique calendrier gaulois de Coligny, un plan-relief de la ville ancienne, une mosaïque de cirque rare, sans oublier le Tabla Claudiana, reproduisant un discours de l’empereur Claude, le tout dans une expérience architecturale d’avant-garde imaginée par Bernard Zehrfuss.

Ouvert en 1975, Savay-Guerraz conduit à une demi-heure de route ce sous-marin municipal, dont le fonctionnement est partagé avec le musée archéologique de Saint-Romain-en-Gal, toujours aussi impressionnant. Outre ses propres collections permanentes de matériel romain, celtique et pré-romain (inscriptions, statues, bijoux, objets du quotidien), le musée gallo-romain de Lyon accueille de nombreuses expositions temporaires tout au long de l’année.

Les passionnés d’archéologie et d’architecture seront dans leur élément, c’est garanti. Quant aux enfants, les plus grands vont adorer. Il n’est pas assez interactif pour les plus petits.

La vie et la mort

Les visiteurs peuvent marcher sur la pointe des pieds sur une mosaïque de 100 mètres de haut, en racontant des histoires de barbares – tisseurs de fils d’or – et de savonniers, deux métiers d’origine très vivants à l’époque. Un peu plus loin, la sauce de poisson, le vin, l’huile d’olive – des délices enfermés dans des amphores – permettent de découvrir les produits alléchants transportés de la Méditerranée au Rhône, puis au nord de l’Empire.

La pente descend ensuite jusqu’à la partie du musée qui explore le sujet tabou de la mort. Mais à l’époque romaine, des tombes étaient érigées sur les bords des routes. La mort faisait partie de la vie quotidienne. En glissant vers le bas, différentes épitaphes attirent votre attention, une en particulier. « Profitez de la vie. Là où tu étais, j’étais, et là où je suis, tu seras. »

La cathédrale souterraine en béton, Bernard Zehrfuss

Dans les années 30, l’archéologue Amable Audin parlait de l’importance de créer un musée pour abriter la multitude de découvertes romaines mises au jour à Lyon (la table Claudiana étant la plus majestueuse). Dans les années 50, Audin a réussi à convaincre le célèbre maire de Lyon, Louis Pradel, de construire un musée. Mais le premier projet proposé par l’architecte André Donzet est un échec, jugé trop néo-classique – vu la présence de l’Odéon – et est rejeté par le Conseil général des architectes. Le nom de Bernard Zehrfuss est alors apparu. Déjà connu au niveau international et expérimentant des méthodes innovantes, Zehrfuss voulait mettre en œuvre son idée d' »hommage à l’invisible » – incorporer l’architecture dans un espace préétabli pour créer une harmonie et une coexistence originale.

Cette « cathédrale souterraine en béton » qu’est le musée gallo-romain a ainsi été créée en tranchant dans une colline naturelle, en ouvrant un espace souterrain, en faisant sauter le squelette avec sa rampe en spirale en béton et ses planchers à l’intérieur, avant d’être enterrée une fois de plus avec de la terre et des aménagements paysagers. Vu de l’amphithéâtre romain et de l’Odéon, seuls les deux tunnels carrés – comme deux yeux – donnent un indice que quelque chose se cache dans la verdure de la colline.

Amphithéâtre et Odéon

L’amphithéâtre romain, juste en face du musée, est l’un des plus anciens de toute la Gaule, qui forme avec l’Odéon un rare couple archéologique, le seul autre étant à Vienne. D’une capacité de 10 000 places, il s’anime lors de la venue des Nuits de Fourvière, un concert annuel qui dure un mois entier et qui attire des artistes de renommée internationale et des troupeaux de mélomanes. Quand ce n’est pas la saison des concerts, l’amphithéâtre est un lieu de contemplation tranquille. Les gens s’assoient sur ses marches et lisent des livres, les enfants tapent dans des ballons, et les gens se promènent et imaginent.

Quant au trottoir de l’Odéon, il est composé des pierres de couleur les plus extravagantes du monde romain : porphyre vert de Grèce, porphyre rouge d’Égypte, marbre jaune d’Afrique, et marbre violet et rouge d’Asie Mineure. Que dites-vous de cela ? La présence de ces matériaux est sans aucun doute un indicateur du prestige du monument.

Les meilleurs conseils pour visiter le musée

A quelques mètres de là, dans la rue des Farges, se trouvent les thermes romains, découverts dans les années 70 et datant des IIe et IIIe siècles avant Jésus-Christ. Il n’en reste que les fondations, mais cela vaut la peine de se promener, sinon pour voir la juxtaposition de l’ancien et du nouveau dans le quartier Saint Just
Promenez-vous dans la roseraie, asseyez-vous sur un banc et plongez-vous dans un bon thriller. Ou une romance romaine.
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